Carrière d’Arbre

 

1/ Historique de la carrière

 

L’exploitation de la carrière d’Arbre a commencé aux alentours des années 1850.

 

La carrière se vit accorder une dernière autorisation d’exploitation en date du 03 juin 1955

 

L’exploitation tomba sommeil à la fin des années 1980.

 

La carrière fut rachetée à la fin des années 1980 par Mr André Debry, qui orienta l’exploitation de la carrière vers la production de volume très important de concassés.

 

Au vu de tirs de mines désastreux ayant projetés des blocs rocheux aux alentours des habitations situées le long de la carrière et de la véritable noria de camions sortant du site,  les riverains intentèrent au début des années 1990 une action en référé contre le carrier. Le président du tribunal de première instance de Namur estima néanmoins la demande infondée quant à l’urgence

 

Au vu de ces mêmes éléments, la commune de Profondeville intenta une action en cessation sur base de la loi du 12 janvier 1993. Le président du tribunal de première instance de Namur accueillit l’action de la commune et ordonna la cessation des activités, la carrière ne disposant plus d’une autorisation d’exploiter des dépendances de carrières (cad des installations).

 

Confrontée à cette situation, le carrier introduisit en une demande de permis d’extraction de dépendances, une étude d’incidences ayant été préalablement réalisée par le bureau CSD Enviro Consult en avril 1997.

 

La carrière obtint en date du 11 juin 2002 un permis d’extraction pour l’exploitation de dépendances de carrière qui est détaillé plus amplement ci-après.

 

La carrière fut ensuite revendue en 2007 à Mr Johan Bosmans, qui ne put éviter la faillite en date du 20 juillet 2010.

 

La carrière a ensuite été rachetée en novembre 2011 par la société « Carrière de Grès d’Arbre SA », faisant partie du groupe Martos.

 

La carrière est actuellement exploitée par la société « Carrière de Grès d’Arbre SA »

 

 

2/ Permis détenus par la carrière

 

La carrière d’Arbre est détentrice de deux permis d’exploiter :

 

1.1./ Autorisation d’exploitation du 03 juin 1955

 

Les carrières Debras, prédécesseurs de la carrière d’Arbre, ont obtenu en date du 3 juin 1955 une autorisation d’exploiter, en application du règlement général sur la protection du travail

 

L’autorisation reprend

 

-          les conditions générales d’exploitation, reprenant les limites d’extraction

-          les conditions relatives aux dépendances (cad les installations), qui sont ont atteint leur limite de validité le 3 juin 1985

 

L’autorisation d’exploitation du 03 juin 1955 ne reprend dès actuellement plus que les conditions d’extraction de la roche (en ce principalement les limites d’exploitation), sans plus aucune validité pour les installations de la carrière.

 

 

1.2./ Permis d’extraction pour l’exploitation de dépendances de carrière, accordé en date du  11 juin 2002.

 

Le permis d’exploiter les dépendances (cad les installations) de carrière a été accordé en date du 11 juin 2002.

 

Il comprend notamment les points suivants :

 

1.2.1./ Quant aux dépendances autorisées

 

Le permis autorise, en son article 1, les dépendances suivantes en les termes suivants :

 

« Le permis d’extraction sollicité est accordé pour l’établissement et la mise en œuvre des dépendances suivantes, situées sur les parcelles cadastrées à Profondeville, 4èmei division (Arbre), section B, n°454L et 486K :

 

-          un hangar principal abritant une cliveuse, deux débiteuses (dont une d’appoint), une machine à poncer le calcaire et un réfectoire de 1,5 m2

-          un second hangar servant aux opérations d’épinçage et abriant le stock de blocs taillés et l’alimentation électrique de la carrière

-          un troisième hangar comportant trois locaux dont un est à l’abandon mais devrait servir à entreposer les caisses et les palettes ; le second servant d’atelier de réparation et abritant un réservoir de mazout destiné à l’alimentation des engins de la carrière ; le troisième servant aux opérations d’épinçage

-          d’un quatrième hangar ayant vocation de de magasin de pièces de rechange et de stock de consommables ;

-          d’un container faisant office de bureau et de toilettes

-          d’un crible mobile alimenté par une pelle « rétro » ou un chargeur ;

-          des stocks de pierre destinés à la taille et de pierres taillées

-           d’une citerne mobile de mazout, destinée à ravitailler les engins de chantier sur le plateau d’exploitation et parquée dans le troisième hangar en dehors des opérations de ravitaillement ;

-          de deux compresseurs d’air mobiles d’une puissance de 70CV chacun ;

-          d’un bassin de décantation d’une superficie de100m2 et d’un volume de 80m2, recueillant les eaux de la débiteuse ;

-          de buttes-écrans.

 

La production sortant de la carrière ne peut excéder 30.000t/an pour le cqui concerne les matériaux autres que les pierres de taille ou pierres ornementales.

 

(…) »

 

On notera avec la plus grande attention que la carrière d’Arbre ne dispose d’aucun permis en vue d’exploiter un concasseur et dès lors de se livrer à des opérations de concassage sur le site.

 

On observera en outre l’autorité administrative chargée de délivrer le permis a strictement limité le tonnage de stériles sortant de la carrière à environ 1000 camions de 30 tonnes par an, signifiant que l’exploitation de la carrières est celle d’une exploitation de pierre de taille et non celle d’une production de stériles ou encore de concassés ( la carrière ne détenant en outre pas de permis, comme précisé ci-avant, en vue d’exploiter un concasseur).

 

 

1.2.2./ Quant aux buttes écrans et à la végétalisation de celles-ci.

 

Suite aux actions en justice menées au début des années nonante, le carrier a prévu dans son projet, repris dans l’étude d’incidence d’avril 1997, d’isoler l’exploitation de la carrière

 

-          au niveau de Besinne par la création d’un butte écran à végétaliser

-          au niveau de la rue de Romiée par une deuxième butte écran, à végétaliser également

 

Le permis a repris ces prescriptions dans ses différents articles.

 

Le permis précise en son article 7 :

« L’exploitation des dépendances est menée conformément aux plans et autres documents présentés dans le dossier de demande de permis d’extraction et dans l’étude d’incidences du projet sur l’environnement élaboré par le bureau CSD- Enviro Consult, sans préjudice du respect des conditions du présent permis. En particulier, l’exploitant doit mettre en œuvre les recommandations de l’auteur d’étude concernant la réduction ou la suppression des nuisances engendrées par l’exploitation »

Le permis précise en son article 28 :

« Les buttes et talus, existants ou à reconstituer dans les deux ans (pour celles qui ont été enlevées durant l’instruction du dossier), doivent être végétalisés dans les meilleurs délais – un an au maximum,-, dès lors que leur profil ne doit plus être modifié sensiblement pendant une période excédant deux ans. Les essences utilisées pour le boisement feront l’objet d’un avis préalable de la Division Nature et Forêts de la Région Wallonne. A ce titre, l’exploitant fournira, dans l’année de l’octroi du présent permis, un plan phase et chiffré de l’aménagement des buttes écrans existantes et à reconstituer. »

Le collectif n’aperçoit pas bien ni la présence, ni la végétalisation des buttes écrans en question.

 

 

3/ Actions judiciaires récentes menées contre la carrière

 

Les actions suivantes ont été menées récemment contre la carrière :

 

3.1./ Action judiciaire du 20 juillet 2010

 

Ulcérés par les versages effectués le long de la route de Romiée par l’ancien exploitant en contradiction formelle avec l’aménagement de buttes écrans qui devaient être végétalisées comme imposé dans le détail du permis d’extraction de dépendances du 11 juin 2002 repris au point ci-avant, certains membres du collectif ont, après plusieurs de courriers de protestations, intenté une action judiciaire contre la carrière en date du 12 juillet 2010.

 

Malgré une défense vigoureuse de la carrière, le tribunal de commerce de Namur a fait droit  dans son jugement du 16 juin 2011 aux demandes de certains membres du collectif et reconnu le dommage subi dans les termes suivants :

 

            « (…)

 

            Les demandeurs sollicitent à l’heure actuelle, de voir admettre leurs créances au passif ordinaire de la faillite pour un montant d’un euro provisionnel, chacune en raison du dommage subi du fait notamment de troubles de voisinage imputable à la S.A. Carrières de Debras aujourd’hui en faillite.

 

            La curatelle s’en réfère à justice sur cette demande.

 

            A l’examen du dossier, il convient d’y faire droit, les demandeurs pouvant se prévaloir d’un dommage suite au non respect des conditions du permis d’extraction pour l’exploitation des dépendances du 11 juin 2002 par la SA Carrières Debras.

 

            (…) »

 

 

3.2./ Action judiciaire du 18 juillet 2012

 

Le repreneur de la carrière faisant sourde oreille aux demandes de contact émises par plusieurs membres du collectif, une nouvelle action judiciaire a été intentée contre la carrière en date du 18 juillet 2012.

 

L’action judiciaire vise à

 

-          obtenir par des mesures avant dire doit un expertise de stabilité sur le talus de stériles présent à hauteur de la ferme de Romiée

-          obtenir le respect de certains éléments du permis d’extraction de dépendances du 11 juin 2002.

 

L’expertise judiciaire relative à la stabilité du talus a eu lieu en date du 26 mars 2013 en présence de la présidente du tribunal de première instance de Namur et le rapport de l’expert est attendu pour le 31 mai 2013.

 

L’expert judiciaire a déposé son rapport en date du 24 septembre 2013.

 

Après fixation d’un calendrier de conclusions qui a été suivi de l’échange des conclusions, l’affaire va être plaidée à l’audience du 26 février 2016 à 9 heures de la septième chambre du tribunal première instance de Namur, division Namur.

 

 

4/ Actualités de la carrière

 

Certains membres du collectif ont écrit récemment, par courrier du 02 mai 2013, à la carrière en vue du respect de plusieurs autres dispositions du permis d’extraction de dépendances du 11 juin 2002.